Le boulot à Hastings enfin terminé, nous partons en direction de Mahia peninsula afin de nous ressourcer un peu .
Je crois que ce jour là on s'est senti aussi heureux que les populations noires quittant les champs de coton de Virginie le jour de l'abolition de l'esclavage en 1870. Ces 3 mois ont été pour le moins intensifs , la taille des vignes dans le vignoble d'Hawks Bay a mis à rude épreuve nos limites physiques et mentales mais heureusement l'équipe était super sympa.

A Mahia , nous sommes restés 10 jours à flâner sur cette superbe plage , avec un peu de surf et quelques tentatives de pêche ce qui nous a enfin permis d'arrêter de cauchemarder à propos de vignes , raisins ou tout autre vocabulaire appartenant à ce champ lexical.

Par la suite, on a pris la direction de l'East Cape , un « no man's land » situé au nord de Gisborne peuplé en majorité par des maoris. On y a trouvé un super camping sur une côte aux allures de bout du monde ce qui est presque le cas car l'endroit est connu pour permettre l'observation des premiers rayons de soleil de la planète. L'East Cape nous a offert pas mal de surprises notamment la rencontre avec le «tangata whenua » du coin (gérant du maraé qui est le lieu de culte
maori ) qui se trouvait être le propriétaire du camping. Après lui avoir fait comprendre que l'on ne connaissait quasiment rien à la culture maori mis à part le haka des all blacks , il a eu l'initiative de nous inviter chez lui de façon à nous initier à la culture de son peuple.
L’expérience fut vraiment intéressante, il a également pris la peine de nous faire visiter le maraé locale et de nous expliquer énormément de choses sur le fonctionnement du lieu et de son rôle dans la communauté de Te Araroa . On s'est tellement bien entendu qu'on s'est proposé de l'aider avec son bétail en contrepartie du gîte et du couvert. Le job consistait à ramener les vaches d'une parcelle à une autre en quad , bref cow-boy ! Sur les côtes de l'East Cape , le fait de ramner ces vaches le long de la plage avait parfois un côté surnaturel surtout quand les colonies d'otaries coursaient celles-ci.
Ces 2 semaines furent vraiment bien rempli , on l'a également aidé a rajouter des clôtures , on a fait du Karaoké rincé au bourbon , déplacé des taureaux d'une tonne (Charlie et Henry) à l'aide de simple pique de clôture, tué un cochon et mangé la tête au déjeuner,... bref c'était génial.
Monsieur Walker (le maori) était également farcis d’anecdotes. Celle qui m'a le plus marqué est certainement celle au sujet d'une secte maori aux croyances mi maori mi rastafarian , où ses disciples ( il faut imaginer un maori et son envergure titanesque additionné à des dreadlocks et arborant le « ta moko » → tatouage tribale au visage) avaient pour principal loisir de cramer des églises dans toute la région dans les années 80.... Pour mieux comprendre le contexte , il faut savoir que l'ensemble du territoire de l'East cape est très largement utilisé pour la culture du cannabis , ce qui a pu j'imagine servir de bonne base à cette pratique.

L’expérience à la ferme achevée, on a remonté la côte vers Waihi beach , pour un nouveau woofing cette fois dans la culture d'avocat.
Avant ça, on a profité (Ludo) des vagues de Whangamata et de Waihi , le dernier spot étant nettement moins consistant où même l'alerte tsunami lié au séisme chilien n'y aura rien changé.
Le woofing sur waihi quant à lui était un pure luxe ! Nos hôtes John et Lissie Boulton ne se sont pas foutus de notre gueule , ils nous ont laissé une dépendance vu sur mer avec accès jacuzzi , autant vous dire que ça nous a bien changé du van . Là, on a eu pour mission l'entretien des plantations d'avocat et quelques bricoles en jardinage. Les Boultons ont été vraiment cool avec nous , John est Urologue reconvertit dans la culture de l'avocat , il a servi durant la guerre du Vietnam en tant que médecin et Lissie était inspectrice aux conservatoire. Les deux ayant pas mal voyagé, ils nous ont donné pas mal de conseils qui ont été très utiles pour la suite de notre trip.

On a continué au nord sur les côtes du Coromandel avec Cathedral Cove , l'ancienne mine de Karangahake puis Thames où on a eu la bonne idée de conseiller un camping gratuit à des allemands qui se sont réveillés avec 400 dollars d'amendes pour stationnement interdit... du coup, on a essayé de se racheter en leurs proposant un café.

Le Coromandel terminé, on part en direction d' Auckland pour vendre le Van . La transaction effectuée sans accroc , on file vers un nouveau woofing dans une famille vivant en périphérie de la ville. Là, on s'est moins marré, le but du job était de déménager une forêt à l'aide d'une brouette et de la déplacer sur la colline d'en face…

Les 10 dernier jours dans l'île du nord de Nouvelle Zélande , on les a passé dans un monastère Bouddhiste tibétain à Auckland géré par un moine et une troupe de sœurs. Les règles en vigueurs à l'intérieur du monastère étaient assez marrantes pour des non initiés comme nous : tu ne tueras point ( marche aussi pour les insectes et autre acariens à cause de leur croyance sur la réincarnation), pas de mensonges, pas de vols, pas de pratique sexuelle abusive ainsi que l'interdiction de consommer des intoxicants (tabac/drogue/alcool)....en gros c'était pas la teuf.
Au monastère on devait réaliser quelques heures de jardinages afin de bénéficier du logement dans une caravane . L'expérience a été assez enrichissante , ça nous a permis de mieux comprendre cette philosophie avant de s'y confronter en Asie du sud-est mais aussi de croiser quelques personnages assez insolites :
-Tina l'hypnotiseuse iranienne. J'ai souhaité (Ludo) qu'elle réalise un essai sur moi mais Lilou m'a convaincu d'y renoncer de peur que je reste bloqué à vie .
-Pete l'ingénieur/navigateur accroc à la méditation .
 -Nick , le diététicien de l'extrême . Il nous a fait goûté un truc russe vraiment bizarre : « la Kamboucha » c'est une sorte de boisson acide obtenu par la macération d'une bactérie géante, apparemment utile contre les problèmes digestifs .
- et enfin Harold , un compositeur assez fou qui se retranche dans le monastère pour pouvoir écrire dans le calme. Bref, un tas de gens un peu en marge qui avait une vision de la vie et de la spiritualité bien à eux , et c’était très intéressante de pouvoir échanger avec eux .

L'enseignement Bouddhiste terminé, on va retrouver nos parents pour 1 mois de roda trip dans l'île du Sud et ensuite on enchaîne avec l'Asie .